Des Passereaux aux Poussières

Des Passereaux aux Poussières

« Qu’est-ce que vous faites pendant les vacances ? »
« Je vais au festival des Poussières ! »,
« Moi aussi ! »
« Incroyable, moi aussi ! »

C’est ainsi qu’on a découvert sans concertation, que 4 de nos passereaux allaient se retrouver à la ferme de la Chaux, sur l’éco-lieu chrétien Goshen (21), du 20 au 24 août 2025 pour participer au Festival des Poussières.

ClaireM, Justine, Emma, Clément

Mais qu’est-ce que le Festival des Poussières ? De la musique ? Une université d’été ? Une ouverture à la différence ? Un grand camp scout ?

C’est peut-être un peu de tout ça.

Remontons un peu l’histoire… 2023. Le collectif Anastasis propose la première édition du Festival des Poussières. De 150 participants, le festival est passé à 600 pour sa 3ème édition. Ce festival propose 4 jours de rencontres, de discussions, d’ateliers et de fête pour penser et vivre notre monde à partir de l’Évangile et de son potentiel révolutionnaire. Le collectif organisateur s’est autonomisé depuis 2024, mais la philosophie d’Anastasis reste présente dans le programme et l’organisation.

Un programme dense et varié pour un festival auto-géré accueillant 600 personnes de tous âges.

Nos motivations étaient variées pour venir passer quelques jours ici : « terrain d’engagement d’un couple d’amis qui font partie de l’organisation du festival », « connecter foi et citoyenneté », « découvrir un lieu d’échange », « la recherche d’un lieu d’engagement politique »…

Chacun vient avec des envies différentes et nous découvrirons au fur et à mesure des journées que le terreau est bon et que nous trouverons, chacun, de quoi nous faire grandir.

Plusieurs médias (article, video…) en parlent, mais on avait envie de vous partager notre vécu particulier…

L’arrivée à Goshen se fait plus ou moins aisément selon si l’on est en voiture ou … à pied (car les bus ne peuvent arriver jusqu’à destination!), plusieurs éléments ont pu m’étonner.
L’arrivée se fait au sein de l’éco-hameau chrétien : un lieu simple, organisé en plusieurs bâtiments, des toilettes sèches, des tentes de douches à côté du lieu du camping, des barnums pour préparer les repas, faire la vaisselle ou encore comme espace pour les conférences. Et au milieu de tout cela, un grand chapiteau !
On m’explique rapidement qu’il va falloir s’inscrire sur les panneaux à l’entrée afin de participer aux services. Car oui, le festival est auto-géré et le bon déroulé de celui-ci dépendra grandement de la bonne volonté de chacun. Les participants mettent le pied directement dans le concret : en devenant à la fois « acteur » et « spectateur ». Il s’avèrera que ce fonctionnement prédispose à se sentir à l’aise dans toutes les propositions du festival.
Je repars avec une envie de profondeur, de nature, d’extérieur et de se connecter à plus grand. Je note également une envie de faire attention à la part politique dans mes activités et dans mes relations.

Emma

Ce qui m’a marqué dans ce festival, c’est le niveau d’organisation, les couleurs et la beauté des lieux, la précaution faite à l’accueil de chacun (familles, enfants, minorités de genre, sensibilités particulières, non chrétiens…) lors des temps de prière et dans le déroulement des journées, le soin apporté aux repas et aux rencontres. Je repars marquée par les propos de Marion Muller-Collard au sujet de Marie, l’envie de réfléchir aux conséquences de mes choix en terme de technique et de moyens (après la présentation de la pensée de Jacques Ellul par Benoit Sibille). Je repars aussi meurtrie et attristée par les exposés sur les mécanismes systémiques des violences au sein de l’institution Eglise (présentation de Matthieu Poupart et magnifique pièce de théatre “La peur” de François Hien). Il me reste aussi l’émotion et la qualité de la scène ouverte du dernier soir, la beauté de la voute étoilée au-dessus des tentes et l’ambiance générale dans tous les services.

ClaireM

J’ai participé aux poussières pour découvrir un terrain d’engagement d’un couple d’amis qui font partie de l’organisation du festival. Je cherchais aussi un lieu d’échange voir d’engagement politique.
J’ai été étonné par la simplicité du lieu et de l’organisation en autogestion qui rendait l’événement agréable, accueillant et familier. J’ai été surpris par la qualité des intervenants, que ce soit les partenaires alimentaires, techniques que les conférenciers.
J’ai particulièrement apprécié les temps de “chenis” (dérivé du franco-provençal désignant un amas de poussières) : ces temps quotidien de partage en petit groupe autour du vécu de chacun et de l’avancée de sa réflexion personnelle.
Je repars avec une envie renforcée de m’engager dans la société. La vie paroissiale m’apparait comme un bon lieu d’engagement pouvant compléter mes engagements pro, sociaux et politique.

Clément

Les poussières, pour moi, c’était quelques jours très simples : camping, toilettes sèches, programme libre et en même temps bien « fourni », de la convivialité, un magnifique ciel étoilé, des temps spi en plein air, des repas végétariens alléchants, des gens avec des talents artistiques notamment musicaux, un régal, de jolies fresques murales, une joyeuse soirée de danses en cercle.
Dans le public rencontré, j’ai aimé sentir la diversité, sentir que chaque humain a sa place sur cette Terre, et quand ce n’est pas le cas, on cherche ensemble un monde plus juste. Ça nous engage à y réfléchir, et aussi à agir… chacun à sa mesure. Modeste et ambitieux .. 🙂
J’ai aimé plusieurs conférences dont je ne vous livre que le nom : “la laïcité instrumentalisée contre les musulmans” ; “peut-on critiquer le sionisme au nom du judaïsme” ; “Marie figure féministe”.
J’aime aussi le lieu qui accueillait ce festival, un habitat partagé, qui me donne envie de connaître un peu plus l’histoire de l’anarchie. Les habitants de Goshen me donnent envie de réfléchir à mes lieux du quotidien (habitat, travail, amitiés, asso ..), pour y ajuster nos relations et l’organisation des responsabilités et du pouvoir. J’aime me dire qu’on a toujours quelque chose à apprendre, à changer (chercher la révolution intérieure puis celle du monde, la bonne révolution).
Bref, un lieu, une assemblée et un temps qui ressourcent dans une vie où tout va toujours vite. Halte estivale qui m’a fait du bien. Merci la vie 🙂

Justine

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